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Communiqué ACAF, sur la répression en Argentine les 31 janvier, 1er et 2 février.

France, 06 février 2024



Photo Marcelo Argañaraz


Au début de ce mois de février, un important dispositif policier a été déployé autour du

Congrès National à Buenos Aires, en Argentine, afin de réprimer les manifestants et les journalistes qui se trouvaient à proximité. La Chambre Législative examinait le projet de loi "Bases et points de départ pour la liberté des Argentins", plus connu sous le nom de "Loi Omnibus", tandis que la foule qui exprimait son rejet du projet de loi du gouvernement était la cible d'une répression préméditée.


L'initiative juridique du président Javier Milei vise à modifier le fonctionnement de l'État, à

limiter les droits civiques, économiques et politiques ; on pourrait parler de réduction des Droits de l'Homme. C'est pourquoi beaucoup pensent qu'il s'agit d'une réforme constitutionnelle déguisée, étant donné la profondeur des changements qu'elle entend introduire dans le système juridique argentin. Ainsi, il est proposé d'éliminer ou de restreindre les droits reconnus par la Constitution, tels que le droit de protester, ou de brouiller la division républicaine des pouvoirs, en tentant de concentrer pendant une période de deux ans de larges pouvoirs législatifs qui permettront au Président Milei d'avancer sur les biens communs ou de privatiser toutes les entreprises publiques et

même de recoloniser le pays, en vendant des terres riches en biodiversité contenant des lacs, des rivières, des glaciers et des forêts à de grandes capitales étrangères sans aucune limite. La souveraineté et le droit à l'indépendance sont également des Droits de l'Homme.


Les Droits de l'Homme, pour tout régime qui se dit démocratique, sont en nette régression en République argentine en raison des actions du gouvernement du Président Javier Milei et de sa Ministre de la sécurité, Patricia Bullrich. Le 31 janvier et les 1er et 2 février derniers, des citoyens ont manifesté pacifiquement devant le Congrès National pour exprimer leur rejet du projet de loi « omnibus », mais ils ont été dispersés par une vaste opération policière répressive, qui ne visait pas à préserver l'ordre public mais à intimider les manifestants.

Il est alarmant de constater que la répression n'a pas seulement fait des centaines de blessés parmi les manifestants, mais qu'elle s'est intentionnellement concentrée sur les journalistes. Le syndicat de la presse de Buenos Aires (Sipreba) rapporte qu'au moins 30 journalistes ont été blessés.


Ils ont reçu des balles en caoutchouc, des coups de bâton ou un spray qui provoque une sensation de brûlure sur la peau qui dure plusieurs heures.

Siperba, ainsi que le Centre d´études légales et sociales (CELS), l'Association des reporters graphiques de la République argentine (AGRA) et le Centre de Professionels pour les Droits de l’Homme (CeProDH), ont demandé à la Commission Interaméricaine des Droits de l'Homme "des mesures de précaution en faveur des travailleurs de la presse et des avocats de la défense des manifestants individuels afin d'éviter toute répression future pour l'exercice de leur droit à la liberté d'expression".


L'objectif des attaques contre le journalisme est de susciter la peur et d'empêcher la presse

d'accomplir son travail normal d'information, d'enregistrement d'images et de présentation de la réalité de la situation.

Sachant que la résistance aux politiques ultra-libérales et réactionnaires du gouvernement

Milei se poursuivra, nous demandons au gouvernement français et aux organisations sociales, politiques et syndicales françaises d'être solidaires de la lutte du peuple argentin, qui est la même que celle de tous les peuples du monde qui luttent pour leur dignité, pour les Droits de l'Homme, pour l'environnement et pour la paix.


Nous demandons à la communauté internationale d'être vigilante car de nombreux signes,

tels que ceux mentionnés ci-dessus, indiquent que la démocratie en Argentine est en danger. Nous demandons au gouvernement argentin de respecter les droits constitutionnels et humains de manifester, d'adresser des pétitions aux autorités et de respecter la liberté d'expression.

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