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24 mars 2019

Il y a 43 ans commençait en Argentine la période la plus noire de notre histoire : la

dictature civico-militaire. 30 000 personne furent portées disparues, des milliers furent

incarcérées et des milliers contraints à l’exil, parmi lesquels des militants sociaux,

syndicaux, étudiants, ouvriers... Le génocide commit par la dictature fut un génocide à

caractère politique.

500 enfants furent volés à leurs familles et donnés à des familles proches du pouvoir.

La dictature a également produit un désastre économique, la dette externe de

l’Argentine est passée de 7,5 milliards de dollars en 1976 à 45 milliards de dollars en

1983. La dette fut multipliée par 6 et l'argent prêté par les banques détourné sur des

comptes fantômes à l'étranger. Un hold-up de haute volée qui vida le pays de sa

richesse.

Une nouvelle classe de civiles enrichie par des affaires et la spéculation pendant cette

période vit alors le jour, parmi lesquels des familles comme celles d’où provient

l’actuels président Macri et nombreux membres du gouvernement.

L’actuel plus important groupe de presse du pays, le groupe Clarin s’est appropprié de

la plus grande usine de production du papier journal du pays, Papel Prensa. Lidea

Papaleo, veuve du propriétaire de Papel Prensa , Mr Graiver, fut contrainte de signer

un acte de vente à un prix dérisoire sous la torture.

Le peuple argentin s’est battu depuis le début pour obtenir réparation et grâce au

travail des organismes de DDHH, des avancées considérables se sont produites :

procès des militaires dès 1984, puis ré-ouverture en 2003. Pendant le gouvernement

Kirchner qui fit de la lutte des droits humains une politique d’état. Plus de 800

génocidaires ont été mis en examen et incarcérés. Les victimes ont été indemnisées et

à ce jour, grâce à la lutte acharnée des grands-mères de la Place de Mai 128 enfants

volés ont été trouvés et restitués.

Le 24 mars est pour notre peuple un moment de commémoration, celle d’une

génération qui n’est plus là, qui perdu sa vie pour construire un pays plus juste et plus

humain.

C’est aussi le moment de faire le point sur l’état du pays aujourd’hui. La réparation

des crimes de la dictature ne s’adresse pas uniquement aux proches des disparus ou

des victimes, le terrorisme d’Etat a également porté un préjudice irréparable à la

subjectivité collective. En semant la terreur, en paralysant les forces rebelles et en

instaurant l’impunité.

Notre assemblée de citoyens argentins en France, L’ACAF, crée lors de deux tours

présidentiels en 2015, au moment où nous craignons de voir arriver au pouvoir un

président ultra-libéral, n’a cessé d’alerter l’opinion publique mondiale des atteintes

aux droits démocratiques de la part de ce dernier.

La première atteinte fut la fraude électorale, en annonçant une politique et faisant le

contraire , Macri n’a, en effet tenu aucune de ses promesses : Mauricio Macri avait

promis de baisser l’inflation, mais celle-ci enregistre en fin d’année 2018 une hausse

de prèsque 50 % ce qui constitue le niveau le plus élevé depuis 1991. La promesse

d’augmentation des salaires n’a pas été tenue car l’indexation a été réalisée très en

dessous de la hausse des prix. La baisse d’impôt sur les bénéfices n’a pas eu lieu et au

contraire, l’impôt sur les bénéfices s’est étendu à plus de salariés. Le coût de l’énergie

a également augmenté, certains tarifs d’électricité et gaz ont augmenté de plus de 1000

%.

Le peso a été dévalué par rapport au dollar et les taux du crédit sont du 70%. la dette

externe atteint 200 millardes de dollars et a augmenté de 80 millards en 2 ans. Le


fonds monétaire international vient d’octroyer a l’argentine un prêt de 57 millards de

dollars, le plus grand prêt jamais débourse par lui , lequel au lieu d’être utlilisé pour le

développement contribue a garantir la speculation financiere. La promesse électorale

de pauvreté zéro promis par le président n’a pas été atteint et la pauvreté a aujourd’hui

des niveaux plus élevés que ceux enregistrés au moment de la prise de pouvoir.

Dans les derniers jours près de 10000 ouvriers des usines de fabrication de voitures

(renault, peugeot et autres) ont été licencies.

Cette fraude électorale met notre démocratie en péril car elle installe un climat de

défiance envers le politique, que nous avions dépassé.

Sans parler de la dégradation de l’état de droit que nous n’avons cessé de dénoncer :

signatures abusives de décrets par ordonnances, violences policières notamment

envers les peuples autochtones. En août 2017, Santiago Maldonado, jeune militant de

28 ans ayant épousé la cause du peuple Mapuche a été assassiné et quatre mois plus

tard, Rafael Nahuel, 21 ans, de la Communauté Mapuche était abattu par une balle

dans le dos. La communauté Mapuche a été chassée de ses terres par l’entreprise

Benetton qui possède 900 000 hectares en Patagonie acquis à un prix ridicule en 1991.

Depuis plus de trois ans, incarcération illégale de la dirigeante sociale Milagro Sala

Persécution et abus des peines prisons préventives envers les membres de l’opposition.

Très récemment, on assiste à la persécution de part du gouvernement du juge Ramon

Padilla qui enquête sur le réseau d'espionnage et d'extorsion composé de

fonctionnaires judiciaires et politiques, de journalistes et de services liés au

Gouvernement. Le juge a mit en lumière qu’une bonne partie des affaires dites de

corruption ont été inventes de toutes pièces par cet appareil parastatal d’intelligence

ENFIN, ON assiste aujourd’hui a une nouvelle coordination entre les USA et les

gouvernements latino-américaines de droite que fait rappeler les vieux temps de la opération

Condor. Réunis autour de la prépa

Paris, 24 mars 2019

ration d’une intervention illégale au Venezuela, l’alliance

entre le fasciste Bolsonaro et Macri se consolide et aura des répercussions néfastes sur les

libertés publiques dans la région.

le peuple argentin se mobilise de manière permanente.

Lors des prochaines éléctions des alliances seront nécessaires pour contre-rester un

pouvoir fort de l’appuie d’une presse à sa solde.

Les argentins en France pourrions également participer a ce combat en votant depuis

Paris. Pour cela il faudra que chacun de nous fasse les démarches nécessaires auprès

du consulat, avant fin mars. Il faut faire attention d’avoir son DNI avec l’adresse

française

Depuis cet espace que nous avons construit ensemble, l’Acaf, nous exigeons :

Prison commune et effective pour tous les génocidaires !

Vérité et justice pour Santiago Maldonado et Rafael Nahuel

Liberté à Milagro Sala et à tous les prisonniers politiques !

Extradition vers l’Argentine du génocidaire Mario Sandoval

Abortement libre et gratuit

Non à la persécution idéologique, non à la criminalisation des luttes sociales

Non à la persécution du juge Ramos Padilla

Restitution des 400 enfants appropriés par le terrorisme d’état

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